Ici et maintenant

Bien chers toutes et tous, bonjour !

 

 

 

Avez-vous remarqué ce qui se passe lorsque deux regards se croisent ? Le moment où les quatre yeux se rencontrent ? Ce qui se vit à cet instant ? Moi je l’ai vu, j’ai pu observer parce que j’ai eu le temps. Cet instant fut une éternité et plus rien n’existait.

 

 

 

D’habitude, il faut bien que je l’avoue, je crains de sombrer dans les yeux des autres. S’il m’arrivait de plonger dans ce puits sans fond, c’est sûr, je n’en reviendrais pas. C’est pourquoi j’ai astucieusement noué une bonne corde au gros arbre qui est derrière moi et que je l’ai attachée à mon harnais. Ainsi, si je me penche vers le regard de quelqu’un, je suis retenu et ne tombe pas. La corde fait juste la bonne taille, de quoi voir un peu de l’autre.

 

 

 

Mais on a beau prendre toutes les précautions du monde, il doit y avoir un autre monde. Et celui-là se fout complètement de tout ça ! Un autre monde qui surgit de rien où la corde, le harnais, l’arbre et le puits n’existent pas. Tout ce qu’on connaissait n’est plus sans avoir eu de temps de disparaître. Et plouf ! On est dans le regard de l’autre, on a plongé sans s’en apercevoir.

 

 

 

On a plongé ? C’est ce qu’on dit lorsqu’on est revenu… Mais quand on y est, c'est bien autre chose. On est ailleurs. Ici, la distance entre l’autre et moi a disparu. Il n’y a plus d’éloignement, je suis tout près, tout près… En fait, lui et moi ne formons qu’un. Lui est moi. Lui et moi c’est nous. Et je vis ça avec l’autre. Et l’autre vit ça avec moi. Moi qui suis l’autre qui est moi. Je sens le un. Autour de moi, plus rien n’existe. Ce que je vis et si intense que je m’allume et ça rayonne autour de moi. Ici, l’espace n’existe pas. Ma présence illuminée a tout rempli.

 

 

 

Ce qu’on dit, quand on est revenu, c’est que l’instant est ressenti si profondément, toujours plus profondément que ça pourrait bien durer toute une vie qu’on s’en foutrait complètement. L’instant touche à l’éternité. Avant n’est rien. Pas de futur. Ici, le temps n’existe pas.

 

 

 

Bien sûr, quand on revient, si on s’aperçoit que l’autre est gêné comme nous, on s’excuse, on est maladroit le temps de reprendre ses esprits, on bafouille, on s’écarte, on s’en va. Dommage, parce que la vie, c’est ça : en plongée de plus en plus profondément. Et le plus en plus devient permanence, et le profondément devient présence. Et vivre c'est ainsi, présent en permanence.

 

 

 

Vous sentez, là ?

 

 

 

A+

 

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