Bien chers toutes et tous, bonjour !
Quelle belle journée aujourd’hui ! un petit dix degrés dans les rues de Lyon, mais du soleil dans un ciel bleu. Nous nous sommes dirigés, ma fille et moi, vers la place des Terreaux pour 14h, heure du rassemblement avant le défilé qui nous amènerait jusqu’à la préfecture. Et oui, nous manifestions contre la loi dite de sécurité globale. Je vous épargne les slogans que nous avons scandés en chœurs et ceux que les pancartes affichaient – bien que certains m’ont bien fait rire (en fait, c’était pas drone du tout !).
Habituels discours avant que le cortège ne s’ébranle. Je me prenais dans la gueule les noms des personnes maltraitées pendant des arrestations policières musclées et qui en sont mortes, l’urgence d’agir pour ne pas laisser faire un état autoritaire qui fonce droit vers le totalitarisme, la liste de nos libertés qui sont rognées année après année, les journalistes qui ne pourraient bientôt plus informer librement, l’hyper-surveillance généralisée, l’impossibilité de filmer des scènes de baston si des policiers sont impliqués, la violence dans les prisons non réprimée et encore des tonnes d’autres choses qui m’ont soulevées les tripes au point d’amener mes larmes au bord du masque. Des larmes de rage. Bordel de bordel, c’est pas possible.
Ça y est, on se met en marche. Cool ! Un brass band nous accompagne. Trompettes, tubas, soubassophone, clarinettes, saxophones, flûtes… Ouf, je reprends vie. On chante aussi. Bella Ciao. Finalement, je me sens remonté et l’ambiance est bon enfant. On chemine lentement. C’est une manif, normal. Ça fait deux heures et demie qu’on avance en piétinant. Ma fille me fait remarquer qu’au loin, là-bas, vers le pont de la Guillotière, des cars de policiers sont rassemblés. Une petite voix me dit de nous méfier, ça sent pas bon. Faut dire qu’on a déjà vécu tous les deux d’étranges confrontations (parfois violentes) avec les forces de l’ordre dans des situations similaires.
Viens, on se casse. Trente minutes après, altercations entre manifestants et policiers. Le comble. On manifeste contre les violences policières et la police répond en violentant… Mais à qui répondent-ils quand ils font ça ? Sont-ils intimement convaincus du bien fondé de leurs actes ? Tout ceci n’est pas acceptable. Si vous ne vous en étiez pas encore aperçu, nous ne sommes vraiment pas dans une société de droit. En revanche, on nous impose des devoirs et en particulier, celui de fermer notre gueule et de nous tenir à carreau. Nous ne sommes donc pas en démocratie puisqu’on ne peut pas exprimer des idées contraires à celles qu’on nous impose à coups de matraques. Réveillez-vous si vous ne l’êtes pas encore !
Notre truc, à ma fille et moi, ce n’est pas la violence, mais en ce qui me concerne, je pourrais aller au devant du danger pour protéger les miens. Et c’est bien de ce dont il s’agit !
Bon, personne ne me voit, je peux pleurer un bon coup avant de reprendre le combat.
A+
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